[0518] • PÍO XII, 1939-1958 • LEY MORAL Y MEDICINA EN LA TRANSMISIÓN DE LA VIDA
Del Radiomensaje En septembre, al VII Congreso Internacional de Médicos Católicos, 11 septiembre 1956
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[10.–] Es necesario tener también en cuenta las exigencias que se imponen al médico por parte del paciente, de su familia y de otros grupos interesados, exigencias que conducen a convenciones por concluir o provienen de las que ya lo han sido. A veces son también ideas religiosas, morales, filosóficas, sociales, en las que el médico debe basar su acción o a las que, por lo menos, debe adaptarse, pero que son contrarias a sus convicciones cristianas. A veces se le pedirá, por motivos médicamente comprensibles, proceder a la eutanasia o a la interrupción directa del embarazo o a prestar una asistencia efectiva a prácticas anticoncepcionales, siempre en el caso de indicaciones objetivamente serias. El médico se encuentra entonces ante la obligación de respetar la moral médica, exigencia incondicionada para el médico cristiano en todos los casos en que la norma moral es incondicional, realmente clara y cierta. Observar así la ley moral no entraña ningún daño para el interés de la ciencia ni para el del paciente ni para la comunidad, o para el bonum commune. En estos casos particulares, que el médico no decida de acuerdo con sus gustos subjetivos o su capricho y menos todavía consienta o se adapte a requerimientos o a intenciones inmorales, sino que siga su conciencia ilustrada por normas objetivas y piense en Dios, a quien habrá de rendir cuentas. Y con esta orientación objetiva de la conciencia, el médico cristiano evitará caer en la forma condenada de la ética de situación.
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[14.–] [...] De otra parte, Dios no puede nunca apoyar con su autoridad una ley que se halle en contradicción con Él mismo, es decir, que contradiga al orden moral que Él mismo ha instaurado y hecho obligatorio. De ahí se deriva que el derecho médico está subordinado a la moral médica, expresión del orden moral querido por Dios.
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[15.–] El derecho médico no puede, pues, consentir jamás que el médico o el paciente practiquen la eutanasia directa, y el médico jamás puede practicarla ni en sí mismo ni en los demás. Esto vale también para la supresión directa del feto y para los actos médicos que contradicen a la ley de Dios claramente manifestada. En todo esto, el derecho médico no tiene ninguna autoridad, ni el médico está obligado a obedecerlo. Por lo contrario, no debe tenerlo en cuenta; le está prohibida toda asistencia formal, mientras que la asistencia material cae bajo las normas generales de la cooperatio materialis. El derecho médico, que no tiene en cuenta la moral o se opone a ésta, entraña en sí mismo una contradicción. En los demás casos, es preciso evitar cualquier oposición entre derecho y moral, y vigilar a fin de que, conservando cada uno su propio carácter ambos se completen y se apoyen recíprocamente.
[EyD, 1763, 1765]
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[10.–] Il faut aussi tenir compte des exigences qui sont imposées au médicin de la part du patient, de sa famille et d’autres groupes intéressées, exigences qui portent sur des conventions à conclure, ou proviennent de celles qui l’ont déjà été. Tantôt ce sont aussi des idées religieuses, morales, philosophiques ou sociales, sur lesquelles le médecin doit baser son action, ou du moins auxquelles il doit s’adapter, mais qui sont contraires à ses convictions chrètiennes. Parfois on lui demandera, pour des motifs médicalement compréhensibes d’ailleurs, de procéder à l’euthanasie, ou à l’interruption directe de la grossesse, ou de prêter une assitance effective à des pratiques anticonceptionnelles, toujours dans le cas d’indications objetivement sérieuses. Le médecin se trouve ici devant l’obligation de respecter la morale médicale, exigence inconditionnée pour le médicin chrétien dans tous les cas où la norme morale est inconditionnée, vraiment claire et certaine. Observer ainsi la loi morale n’entraîne finalement aucun dommage pour l’intérêt de la science, ni pour celui du patient ni de la communauté ou du “bonum commune”. Dans le cas particuliers, que le médecin ne tranche pas d’après ses goûts subjectifs ou d’après son caprice, et moins encore en consentant ou en s’adaptant à des requêts ou à des souhaits immoraux, mais qu’il suive sa conscience éclairée par des normes objetives et pense à Dieu, à qui il devra rendre compte. Grâce à cette orientation objective de la conscience, le médecin chrétien évitera de tomber dans la forme condamnée de l’éthique de situation.
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[14.–] [...] Dieu par ailleurs ne peut jamais appuyer de son autorité une loi, qui le contredit lui-même, c’est-à-dire contredit l’ordre moral qu’Il a lui même instauré et rendu obligatoire. Il s’ensuit que le droit médical est subordonné à la morale médicale, qui exprime l’ordre moral voulu par Dieu.
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[15.–] Le droit médical ne peut donc jamais permettre que le médecin ou le patient pratiquent l’euthanasie directe, et le médecin ne peut jamais la pratiquer sur lui-même ni sur les autres. Cela vaut aussi pour la suppression directe du foetus et les actes médicaux, qui contredisent la loi de Dieu clairement manifestée. En tout cela le droit médical n’a aucune autorité et le médecin n’est pas tenu de lui obéir. Il doit bien au contraire ne pas en tenir compte; toute assistance formelle lui est même interdite, tandis que l’assistance matérielle tombe sous les normes générales de la “cooperatio materialis”. Le droit médical, qui ne tient pas compte de la morale ou s’y oppose, renferme une contradiction interne et il est inutile de s’y attarder. Dans les autres cas, il faut éviter toute opposition entre droit et morale et veiller à ce que, chacun conservant son caractère propre, ils se complètent et s’appuient mutuellement.
[AAS 48 (1956), 681-682, 684]