[0765] • PAULO VI, 1963-1978 • LA INTEGRIDAD FÍSICA Y PSÍQUICA DE LAS PERSONAS
Del Discurso Avec joie, al Cuerpo Diplomático acreditado ante la Santa Sede, 14 enero 1978
1978 01 14 0015
[15.–] Para los que creen en Dios, la vida humana es un don que viene de Él, un depósito sagrado que hay que conservar en su integridad.
La Iglesia se siente comprometida en la enseñanza del respeto a la existencia en toda circunstancia y en todas sus etapas, desde el momento de la concepción en que la vida comienza a formarse en el seno materno, hasta el momento de la cita con, nuestra muerte”.
De la cuna a la tumba todo ser humano, incluso el más débil y necesitado, pequeño o abandonado, posee un elemento de nobleza que es la imagen de Dios y la semejanza con Él.
Y Jesús ha enseñado a sus discípulos que en la persona de estos pobres y pequeños está representado, con particular evidencia, Él mismo.
1978 01 14 0016
[16.–] La Iglesia y los creyentes no pueden, pues, permanecer insensibles e inertes ante la multiplicación de las denuncias de torturas y malos tratos practicados en diversos países sobre personas arrestadas, interrogadas o puestas bajo vigilancia o en estado de detención. Al mismo tiempo que las Constituciones y legislaciones dan espacio al principio de derecho a la defensa en todas las etapas de la justicia, y se elevan propuestas para hacer más humanos los lugares de detención, se constata sin embargo que las técnicas de tortura se perfeccionan para debilitar la resistencia de los prisioneros y no se duda a veces en infligirles lesiones irreparables y humillantes para el cuerpo y para el espíritu. ¿Cómo no sentirse turbados cuando se sabe que muchas familias angustiadas hacen en vano súplicas en favor de sus seres queridos y que incluso sus peticiones de información se acumulan sin recibir respuesta? Del mismo modo, no se puede silenciar la práctica, denunciada por tantas partes, consistente en tratar a los culpables –o supuestos tales– de oposición política como personas que necesitan cuidados siquiátricos, añadiendo así a su dolor otro motivo más, y quizás más duro, de amargura.
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[17.–] ¿Podrá la Iglesia no tomar una postura severa, como lo hizo ante el duelo y lo hace todavía ante el aborto, frente a la tortura y a las violencias análogas infligidas a la persona humana? Los que las ordenan o practican cometen un crimen, muy grave ciertamente para la conciencia cristiana, que no puede quedarse sin reaccionar y procurar, en la medida de lo posible, promover la adopción de remedios adecuados y eficaces.
[EPD 10, 96-97]
1978 01 14 0015
[15.–] Pour qui croit en Dieu, la vie humaine est un don qui vient de Lui, un dépôt sacré qu’il faut conserver dans son intégrité. L’Église se sent engagée à en enseigner le respect en toute circonstance et à toute étape de l’existence, depuis l’instant de la conception où la vie commence à se former dans le sein maternel, jusqu’au rendez-vous avec notre “soeur la Mort”. Du berceau à la tombe, tout être humain, même le plus faible et le plus dépourvu, diminué ou laissé pour compte, possède un élément de noblesse qui est l’image de Dieu et la ressemblance avec Lui. Et Jésus a enseigné à ses disciples que dans la personne de ces pauvres et de ces petits est représentée, avec une évidence particulière, sa propre Personne.
1978 01 14 0016
[16.–] L’Église et les croyants ne peuvent donc demeurer insensibles et inertes face à la multiplication des mauvais traitements pratiqués en divers pays sur des personnes arrêtées, interrogées ou bien mises en état de surveillance ou de détention. Alors que Constitutions et législations font place au principe du droit à la défense à toutes les étapes de la justice, alors que sont avancées des propositions pour humaniser les lieux de détention, on constate néanmoins que les techniques de torture se perfectionnent pour affaiblir la résistance des prisonniers, et que l’on n’hésite pas parfois à leur infliger des lésions irréversibles et humiliantes pour le corps et pour l’esprit. Comment ne pas être troublé quand on sait que de nombreuses familles angoissées adressent en vain des suppliques en faveur de ceux qui leur sont chers, et que même les demandes d’information s’accumulent sans recevoir de réponse? Pareillement on ne peut faire silence sur la pratique, dénoncée de tant de côtés, qui consiste à assimiler les coupables –ou présumés tels– d’opposition politique, aux personnes qui ont besoin de soins psychiatriques, ajoutant ainsi à leur peine un autre motif, peut-être plus dur encore, d’amertume.
1978 01 14 0017
[17.–] Comment l’Église, comme elle l’a fait pour le duel et le fait encore pour l’avortement, ne prendrait-elle pas une position sévère face à la torture et aux violences analogues infligées à la personne humaine? Ceux qui les ordonnent ou les pratiquent commettent un crime, vraiment très grave pour la conscience chrétienne, qui ne peut pas ne pas réagir et s’employer, dans la mesure du possible, à faire adopter des remèdes adéquats et efficaces.
[AAS 70 (1978), 173-174]