[0777] • JUAN PABLO II (1978-2005) • LA EDUCACIÓN HUMANA Y CRISTIANA, PAPEL PRIMORDIAL DE LA FAMILIA
Discurso C’est toujours, a los participantes en el III Congreso Internacional de la Familia, 30 octubre 1978
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[1.–] Es siempre una alegría para el Papa encontrarse con padres y madres de familia, muy conscientes de sus responsabilidades de educadores cristianos. Y es una gracia ver que surgen hoy en la Iglesia abundantes iniciativas de apoyo a la familia.
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[2.–] Ante vosotros no tengo necesidad de insistir en el papel primordial de la familia en la educación humana y cristiana. En varios textos, el reciente Concilio ha puesto de relieve afortunadamente la misión de los padres, “primeros y principales educadores” difícilmente reemplazables (Gravissimum educationis, 3). Es para ellos un deber natural, puesto que han dado la vida a sus hijos; es también el mejor modo de garantizar a éstos una educación armónica por razón del carácter absolutamente singular de la relación padres-hijos y de la atmósfera de afecto y seguridad que pueden crear los padres con la irradiación de su propio amor (Cfr. Gaudium et spes, 52). La mayoría de las sociedades civiles han tenido que llegar a reconocer el papel especial y necesario de los padres en la primera educación. A nivel internacional la “Declaración de los derechos del niño”, que por lo menos es signo de consenso muy amplio, ha admitido que el niño “en lo posible debe crecer bajo la tutela y responsabilidad de los padres” (principio 6). Deseamos que este compromiso se vaya traduciendo cada vez más en hechos, sobre todo en el Año Internacional del Niño, que está a punto de comenzar.
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[3.–] Pero no basta afirmar y defender este principio del derecho de los padres. Sobre todo hay que procurar ayudarles a desempeñar bien esta difícil tarea de la educación en nuestros tiempos modernos. En este campo, la buena voluntad, el amor mismo, no bastan. Es un aprendizaje que los padres deben adquirir, con la gracia de Dios, en primer lugar, fortificando las propias convicciones morales y religiosas, dando ejemplo, reflexionando asimismo sobre sus experiencias, entre sí, con otros padres, con educadores expertos y con sacerdotes. Se trata de ayudar a los niños y a los adolescentes “a apreciar con recta conciencia los valores morales y a prestarles su adhesión personal, y también a conocer y amar a Dios más perfectamente”. (Gravissimum educationis, 1).
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[4.–] Esta educación de su capacidad de juzgar, de su voluntad y de su fe es todo un arte; la atmósfera familiar debe estar impregnada de confianza, diálogo, firmeza, respeto bien entendido de la libertad incipiente; es decir, de todo lo que lleva a la iniciación gradual en el encuentro con el Señor y en las costumbres que honran ya al niño de hoy y preparan al hombre de mañana. Ojalá que vuestros hijos puedan adquirir en vuestras familias “la primera experiencia de una saludable sociedad humana y de la Iglesia” (Cfr. ib. 3). Os tocará también introducirlos poco a poco en comunidades educativas más amplias que la familia. Entonces ésta debe acompañar a los adolescentes con amor paciente y esperanza, colaborando con los otros educadores sin abdicar de su misión. De este modo, fundamentados en su identidad cristiana para afrontar como se debe un mundo pluralista, a menudo indiferente, e incluso hostil a sus convicciones, estos jóvenes llegarán a ser fuertes en la fe, a servir a la sociedad y a tomar parte activa en la vida de la Iglesia, en comunión con sus Pastores y poniendo por obra las orientaciones del Concilio Vaticano II.
¡Que el ejemplo y la oración de la Virgen María os ayuden en vuestra magnífica misión! Me gozo en bendecir a vuestras familias y animar, a través de vuestras personas, a todos los padres y asociaciones de padres deseosos de educar cristianamente.
[Enseñanzas 1, 151-152]
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[1.–] C’est toujours une joie pour le Pape de rencontrer des pères et des mères de famille, très conscients de leurs responsabilités d’éducateurs chrétiens. Et c’est une grâce de voir surgir aujourd’hui dans l’Église de nombreuses initiatives de soutien des familles.
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[2.–] Je n’ai pas besoin, devant vous, d’insister sur le rôle primordial de la famille dans l’éducation humaine et chrétienne. Le récent Concile, en plusieurs de ses textes, a mis heureusement en relief la mission des parents, “premiers et principaux éducateurs”, difficilement remplaçables (1). C’est pour eux un droit naturel, puisqu’ils ont donné la vie à leurs enfants: c’est aussi la meilleure façon d’assurer une éducation harmonieuse, en raison du caractère tout à fait original des relations parents-enfants, et de l’atmosphère d’affection et de sécurité que les parents peuvent créer, dans le rayonnement de leur propre amour (2). La plupart des sociétés civiles ont dû reconnaître elles-mêmes le rôle particulier et nécessaire des parents dans la première éducation. Au plan international, la “Déclaration des droits de l’enfant”, qui est pour le moins le signe d’un très large consensus, a admis que l’enfant “doit, autant que possible, grandir sous la sauvegarde et sous la responsabilité de ses parents” (3). Souhaitons que cet engagement se traduise toujours davantage dans les faits, surtout durant l’Année Internationale de l’Enfant qui va bientôt commencer.
1. Gravissimum educationis, 3 [1965 10 28b/3].
2. Cf. Gaudium et spes, 52 [1965 12 07c/52].
3. Déclaration des droits de l’enfant, principe 6.
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[3.–] Mais il ne suffit pas d’affirmer et de défendre ce principe du droit des parents. Il faut surtout se soucier de les aider à bien accomplir ce métier difficile de l’éducation en nos temps modernes. En ce domaine, la bonne volonté, l’amour même, ne sont pas suffisants. C’est un savoir faire que les parents doivent acquérir, avec la grâce de Dieu, d’abord en fortifiant leurs propres convictions morales et religieuses, en donnant l’exemple, en réfléchissant aussi sur leur expérience, entre eux, avec d’autres parents, avec des éducateurs experts, avec des prêtres. Il s’agit d’aider les enfants et les adolescents “à apprécier sainement les valeurs morales et à les embrasser dans une adhésion personnelle et tout autant, à connaître et à aimer Dieu plus parfaitement” (4).
4. Gravissimum educationis, 1.
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[4.–] Cette éducation de leur discernement, de leur volonté et de leur foi est tout un art: l’atmosphère familiale doit être faite de confiance, de dialogue, de fermeté, de respect bien compris de la liberté naissante: toutes choses qui permettent une initiation progressive à la recontre du Seigneur et aux habitudes qui honorent déjà l’enfant et préparent l’homme de demain. Puissent vos enfants acquérir dans vos familles une “première expérience de l’Église et de l’authentique vie humaine en société” (5). Il vous reviendra aussi de les introduire peu à peu dans des communautés éducatives plus larges que la famille. Celle-ci doit alors accompagner ses adolescents, avec un amour patient, dans l’espérance, et, sans démissionner, coopérer avec les autres éducateurs. Ainsi, affermis dans leur identité chrétienne pour affronter comme il convient un monde pluraliste, souvent indifférent, voire hostile à leurs convictions, ces jeunes pourront devenir forts dans la foi, servir la société et prendre une part active à la vie de l’Église, en communion avec leurs Pasteurs et en mettant en oeuvre les orientations du Concile Vatican II.
Que l’exemple et la prière de la Vierge Mère vous aident dans votre magnifique mission! Je suis heureux de bénir vos familles et d’encourager, au-delà de vos personnes, tous les parents et associations de parents soucieux d’éducation chrétienne.
[Insegnamenti GP II, 1, 80-82]
5. Cf. ibid. 3 [1965 10 28b/3].